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Accueil > Diasporama > Abdoulaye Traoré : Au cœur de l’Afrique à Saintes (France)

Abdoulaye Traoré : Au cœur de l’Afrique à Saintes (France)

mercredi 20 janvier 2010

Attaché à ses racines culturelles de dialogue, Abdoulaye Traoré, appelé Ablo, préside l’association « L’Afrique en chœur » de la ville de Saintes, en France. Rencontre d’un homme qui fait son chemin en intégrant sa tradition.

Seul Burkinabè dans une ville de trente mille habitants. Abdoulaye Traoré, 42 ans, est connu d’un grand nombre de Saintais. Vendredi 26 septembre, il est 18heures 47, quand nous sortons ensemble pour des « cent pas » dans le centre ville de Saintes, en Charente maritimes. A 150 mètres de marche, nous passons saluer Nat, un ancien journaliste anglais de la quarantaine, qui tient un magasin dans le même quartier qu’Abdoulaye. Nat est aussi membre de l’association « l’Afrique en Chœur », regroupant une soixantaine d’Africains et d’Européens. Et Ablo, comme l’appellent les intimes, en est le président.

Entre deux histoires de la ville, Ablo me montre, au passage son ancien magasin, où il vendait, il y’a encore un an, des œuvres d’arts qu’il achetait au Bénin, au Togo, Mali et au Burkina. Et ce magasin a été le lieu des rencontres que canalise aujourd’hui l’association. Cette association « L’Afrique en chœur » naît d’une circonstance malheureuse : le décès de la mère d’Ablo en 2005, alors quelle était venue pour des soins. Emus par le soutien que lui ont apporté toute la communauté africaine et ses amis européens, Abdoulaye et Guylaine, son épouse leur proposent des rencontres plus heureuses.

Ainsi l’association promeut non seulement les cultures africaines, en permettant aux membres de se retrouver pour le réveillon de l’An. Mais elle vient constituer un cadre de mobilisation rapide pour dépanner un membre dans des problèmes : « Nous sommes restés un jour devant le commissariat de police pour réclamer la libération d’un des nôtres qui avait été interpellé pour avoir fait la bagarre dans son quartier… Parce qu’on s’était donné des coups de fils pour un rendez-vous devant le commissariat. Et comme cela le détenu a été libéré », témoigne Ablo.

Bouleversement, mais pas d’échec !

Arrivé en France pour des études en médecine dentaire, en octobre1988, Abdoulaye est huitième d’un concours de recrutement de six personnes dans la spécialité. Il change de filière en faisant une deuxième année de sciences. Mais : « ce n’était pas un échec, c’était une étape », nuance t-il. Il est aujourd’hui travailleur dans le bâtiment. En octobre prochain il fera ses vingt ans dans ce pays. Mieux il commencera une formation de 14 mois pour devenir conducteur de travaux dans la construction de bâtiments industriels. Un secteur aussi demandant que la restauration en main d’oeuvre. Pour cela, depuis plusieurs semaines il va tous les lundis sur un chantier, à Fontenay-le-comte, une ville située à deux heures et demi d’autoroute de Saintes. Il rentre en fin de semaine, à la grande joie de Guylaine et de ses trois enfants.

Après son baccalauréat, Ablo a été orienté à l’Université de Dakar pour la suite de ses études. Malheureusement l’année universitaire sera invalidée, à cause d’incessantes grèves. Cependant Abdoulaye et d’autres copains sont réorientés à l’Université Paul SABATIER de Toulouse : « J’y ai passé deux ans après le concours que je n’ai pas réussi. Finalement j’ai fait des études en géologie jusqu’à la licence. Et après cela, j’ai aussi fait de la gestion. »

Mariage entre Tin et Saintes

Participant pendant ses années d’études au festival plein sud de Cozes, comme footballeur, Ablo y rencontre Guylaine. Le temps passe, ils apprennent à se connaître, leur amour croît. Puis ils se marient. Elle est originaire de la ville de Saintes. Lui est de Tin, près de Orodara au Burkina Faso. Après leur mariage, ils s’installent à Saintes. Mais ils vont tous les ans au village avec les enfants. Et chacun des enfants porte un nom du terroir : Yé, Sié... Madame Traoré se sent à Tin, comme à Saintes. Balades en mobylette derrière son beau-frère, au village. Et même en fond d’écran de son ordinateur, une photo de leurs champs de maïs se trouvant là-bas.

D’ailleurs le dernier voyage « au pays », c’est elle seule qui a accompagné les enfants. Ablo en est fier. Tout comme il est fier d’avoir pu aider ses frères à Tin dans leurs productions agricoles et la construction de leur maison. « J’ai proposé un plan de construction à chacun d’eux et je leur ai dit que s’ils construisent, je fais leur toiture. Ils ont fait leur part, moi aussi j’ai honoré ma parole », nous confie t-il. Parce qu’Ablo pense que l’Afrique a besoin d’être accompagnée dans son plan de développement, pas d’être « mise au dos », comme un enfant.

Sami Bruno Sanogo Gniminou (sanogobruno@yahoo.fr)
Lefaso.net

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