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Romaric Kaboré, un entrepreneur en devenir

lundi 26 août 2013

Romaric Kaboré, 11 ans, s’apprête à faire la classe de CM2 à l’école Wendinguidé dans l’arrondissement 10 de Ouagadougou. En attendant la rentrée 2013-2014, il a décidé de s’occuper utilement pendant les vacances en faisant le petit commerce. Vendeur ambulant, il se promène de quartier en quartier pour écouler ses produits : cigarettes, lotus, bonbons, chewing-gum, biscuits…

Quand nous l’avons fortuitement rencontré ce samedi 24 août, il était venu pour profiter d’une situation. Un ami lui avait signalé que des fumeurs fréquentaient beaucoup l’endroit et il était donc venu prendre sa part de marché… Les affaires, à l’en croire, semblent relativement bien marcher – à son niveau. Aussi, pour le seul mois de juillet, Romaric a-t-il réussi à épargner 15 000 F CFA. Et il entend faire autant pour ce mois d’août.

Sur la manière dont il gagne son argent, le petit commerçant s’explique : « Le jour où je vends 5 000 F, mes parents me donnent 500 F. Quand je vends 3000 F, ils me donnent 300 F. Le jour que c’est 2000 F de vente, je reçois 200 F. Mes revenus journaliers dépendent des résultats de ma vente. Mais je me retrouve généralement avec 500 F, parce que ce que je ramène tourne souvent autour de 5 000 F. Et chaque fois que je reçois mon argent, je le confie aux gens de Cauris d’or. Ce sont eux qui gardent mon argent et en retour ils enlèvent 200 F par mois ». Il poursuit enfin, l’air enthousiaste : « Avec ce que je gagne, mes parents ont promis de me payer un vélo à la rentrée ».

Un business sérieusement préparé

Le petit Kaboré n’en est pas à sa première expérience ; il a déjà exercé l’activité pendant les vacances passées – ses revenus avaient alors servi au paiement de ses fournitures… C’est sur les bons conseils de ses parents, notamment de sa mère, Emilienne Bassima, que Romaric s’adonne ainsi au commerce pendant les vacances. Mais, l’engagement du petit Kaboré a été pour beaucoup dans cette activité. En effet, Romaric a sérieusement préparé son business durant l’année scolaire en épargnant son argent de poche. Il s’abstenait de dépenser les 50 F que maman lui donnait chaque matin, et a ainsi réussi à réunir 5 000 F comme capital qui lui a permis de démarrer son affaire en juillet. C’est avec cet argent qu’il a en effet payé ses marchandises (chewing-gum, lotus, bonbons, biscuits). Ses parents n’ont eu qu’à l’accompagner en lui offrant des paquets de cigarettes.

En cela, l’on peut dire que Romaric est un entrepreneur en devenir. Il a tellement pris goût, même, à cette activité temporaire qu’il ne ressent plus ses contraintes. « Le commerce n’est pas difficile », dit-il : « On ne se fatigue pas trop et on gagne de l’argent ». Aussi, à la question de savoir ce qu’il fera comme activité quand il deviendra adulte, Romaric n’a pas hésité dans sa réponse : « Le commerce. Je veux devenir un grand commerçant ».

Telle mère, tel fils

Romaric a peut-être hérité cette passion pour le commerce de sa mère, qui tient elle-même une boutique. En tout cas, probablement pas de son père, Alphonse Kaboré, qui lui est garagiste...

Nul ne peut contester l’apport du commerce à l’économie burkinabè. Mais les parents de Romaric, que je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer, gagneraient peut-être à ce qu’il poursuive ses études jusqu’à un certain niveau, avant de le laisser donner libre cours à sa passion de commerçant. Cela ne pourra que conforter son action de futur entrepreneur.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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