Amiratou Porgo, ingénieure en eau et assainissement, est la promotrice d’une société de valorisation des pneus usés, Recycl’Afrik. Elle y transforme les pneus usés en objets d’art : pots de fleurs, fauteuils, tables, tabourets, etc. Evoluant dans le domaine depuis deux ans (elle a commencé en janvier 2018), elle se fixe pour objectif de limiter la pollution de l’environnement tout en gagnant son pain.
Cette jeune fille aux idées novatrices a tracé une voie et invite les autres à en faire autant. Tout a commencé lors de son stage au Centre national de traitement et de valorisation des déchets solides de la ville de Ouagadougou. C’est là qu’elle comprit que le plastique et les déchets biodégradables étaient beaucoup plus valorisés, contrairement aux pneus. Ainsi, elle décida de donner une seconde vie aux pneus usés.
Son métier consiste à collecter les pneus auprès des garagistes, à les tailler sous forme d’objets d’art et de meubles avant d’y ajouter de la peinture, le tout dans une esthétique exceptionnelle. Sa matière première, certains mécaniciens la lui donnent gratuitement, tandis que d’autres la lui vendent à 100 , voire 200F CFA l’unité. Avec des produits peu connus du public burkinabè, l’entreprise dandine financièrement et peine à se tailler une clientèle. Recycl’Afrik compte séduire davantage de personnes passionnées d’œuvres d’art.
« Pour l’instant, les gens ne sont pas amateurs des produits issus des pneus usés. Mais avec le renforcement du système marketing, les gens vont finir par y prendre goût », espère Amiratou Porgo. Recycl’Afrik bénéficie du soutien du programme « Occitane pour elles ». Constituée d’une équipe de trois personnes, l’entreprise se débrouille comme elle peut et s’est équipée de matériel adéquat et sophistiqué.
La promotrice Amiratou Porgo dit avoir besoin du soutien des partenaires pour se développer. Elle invite l’Etat à s’impliquer dans le recyclage des pneus usés, toute chose qui va permettre d’appuyer le frein à main de la pollution de l’environnement.
P. M.OUEDRAOGO