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Accueil > Militaire > Brigitte Ouédraogo, major des filles gendarmes : Un rêve devenu réalité

Brigitte Ouédraogo, major des filles gendarmes : Un rêve devenu réalité

mercredi 20 janvier 2010

Le lundi 30 novembre 2009, l’Ecole nationale de gendarmerie (ENG) mettait à la disposition des forces de sécurité, la 35e promotion d’élèves-gendarmes, forte de 499 éléments dont 49 filles. Brigitte Ouédraogo est l’une d’entre elles. Cette fille-gendarme force l’admiration par ses résultats, apportant du même coup, un démenti à ceux-là qui avaient du mal à accepter l’intégration du genre féminin dans les rangs de l’Armée burkinabè.

On l’appellera désormais Maréchal des logis (MDL) Ouédraogo Brigitte. Née le 14 juillet 1986 à Grand Béréby en Côte d’Ivoire, Brigitte Ouédraogo est définitivement, rentrée avec ses parents au Burkina Faso (à Ouagadougou) depuis sa tendre enfance. Elle fit alors sa scolarité successivement, à l’école Jeunesse pour Christ, au lycée Nelson Mandela et enfin, au lycée Vénégré où elle a décroché son passeport pour les études supérieures, le Baccalauréat (série D), en 2007.

Informée de la possibilité pour les filles de postuler désormais au concours de la gendarmerie nationale avec le Brevet d’études du premier cycle (BEPC), elle le fera sans hésiter, parce qu’il s’agissait pour elle, d’« un métier comme les autres, mais surtout d’un métier à travers lequel on se met au service de sa nation et même des autres pays ».

A 21 ans donc, elle réussira aux épreuves sportives et écrites avec succès. Le 27 juillet 2007, Brigitte Ouédraogo franchissait, avec les autres admis, les portes du camp Ouezzin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, laissant derrière elle, la vie civile pour embrasser un corps de métier longtemps réservé aux hommes.

Une entrée qui s’est fait remarquer, non seulement parce qu’il s’agissait des premières promotions mixte et de sous officiers-directs, mais aussi et surtout que cette 35e promotion avait à sa tête, un genre déjà étranger au corps, à l’issue de la visite d’incorporation et des enquêtes de moralité, en sa personne. La peur au ventre, Brigitte Ouédraogo venait ainsi de quitter ses parents pour s’engager sur un chemin parsemé d’embûches et de difficultés avec un rêve secret qu’elle nourrissait : porter la tenue militaire, les rangers et un béret.

La détermination et le courage seuls pourront-ils suffire ? C’était ainsi parti pour 2 années d’instruction militaire, professionnelle, juridique et générale avec une action particulière sur la formation morale et l’entraînement physique, afin de développer en eux le sens du devoir, surtout l’amour de la patrie et de les rendre aptes à accomplir les missions de défense et de sécurité.

Comme le dira le commandant de l’Ecole nationale de gendarmerie, le colonel Djibril Lallé : « Durant 24 mois, toutes leurs capacités ont été mises à rude épreuve tant sur les plans intellectuel, physique que moral, parce que la transformation des civils en militaires se fait toujours dans la douleur et parfois dans le sang, et il faut toujours aller au plus profond de soi pour trouver la force de continuer ».

« Elles ont suivi la formation dans toute sa rigueur … »

Chrétienne pratiquante, elle dit avoir eu cette force dans sa croyance en Dieu, dans le soutien de ses parents et surtout, dans sa propre détermination à relever le défi qui était le leur : être pionnières. Entre fatigues intenses, temps de repos et parfois de sommeil, Mlle Ouédraogo rognait un peu partout de son temps pour se consacrer à ses études.

« Ça n’a pas été facile parce qu’il a y la formation physique, les sorties de terrain et en même temps, la formation intellectuelle et les évaluations ». Foi du colonel Lallé : « Ces filles ont rivalisé de talent, d’ardeur et de courage avec leurs camarades de sexe masculin.

C’est pour dire sans modestie, que ces filles dont on doutait de leur résistance, sont aptes à répondre aux mêmes attentes ». Et le ministre de la Défense, Yéro Boly d’ajouter : « Elles ont suivi la formation avec toute sa rigueur sans aucune faveur particulière ». De faveur particulière, Brigitte n’en a jamais bénéficié tout comme les autres filles en ce que, dit-elle, « la formation s’est déroulée au même moment avec les mêmes épreuves pour tout le monde ».

Et les résultats sont là : 1ère au test de recrutement, 2e à l’examen de passage en deuxième année et 5e à l’examen final. Selon l’adjudant Lassané Kafando, commandant l’escadron n°4 des élèves-gendarmes de la 35e promotion, « c’est une fille que j’ai remarquée par sa discipline, sa disponibilité, son désir d’apprendre et son abnégation au travail, ce qui lui a valu ce résultat ». Comme tout accouchement se fait dans la douleur, ces performances ont donc été le fruit d’une consécration entière entachée de paludisme, de blessures, de migraines et autres céphalées.

Et même qu’elle aurait frôlé le surmenage, selon des sources proches de la promotion. « Je n’ai pas eu de surmenage. L’essentiel c’est qu’on a bien terminé parce que même sans formation militaire, on tombe souvent malade », a-t-elle confié. Voilà qui finit bien, mais en même temps, le maréchal des logis Brigitte Ouédraogo se dit déjà soucieuse du métier qu’elle embrasse et du devoir qui est la leur en tant que première promotion de filles-gendarmes.

« Le métier attend de nous beaucoup de qualités, ainsi que les populations pour leur sécurité. Nous devons donc répondre promptement là où le devoir nous appelle et porter haut le flambeau de la gendarmerie », dit-elle. Tout compte fait, elle encourage ses petites sœurs à leur emboîter le pas.

A propos d’une possible union entre elle et un civil, la MDL Brigitte Ouédraogo lance en souriant : « Le statut particulier des filles-gendarmes leur permet d’être l’épouse d’un homme civil. Seule sa bonne moralité est exigée ».

En plus donc de Pélagie Kaboré, elle aussi sortie major de la 10e promotion d’Elèves-officiers d’active (EOA) de l’Académie militaire Georges Namoano (AMGN), le 4 septembre 2009 à Pô, force est maintenant de reconnaître avec la ministre la Promotion de la femme, Céline Yoda, que « Ces résultats sont des invites à plus de confiance en l’expertise féminine ».

Jean-Marie TOE (jmt16j@gmail.com)

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