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Accueil > Médias > Mariam Vanessa Touré : Belle peut-être, mais travailleuse sûrement !

Mariam Vanessa Touré : Belle peut-être, mais travailleuse sûrement !

mercredi 20 janvier 2010

Elle est connue de toutes et de tous. Les uns l’admirent, l’idolâtrent même, tandis que les autres font courir sur elle les plus folles rumeurs. Mariam Vanessa Touré, la journaliste de la Télévision Nationale du Burkina est une vraie battante ; mais s’il ya une chose dont elle a vraiment ras-le-bol, c’est d’être jugée à travers le prisme de la beauté ou de l’élégance. Elle n’est pas qu’une tête bien fête, mais aussi une tête bien pleine. Qui envisage aujourd’hui de quitter la télé pour se consacrer à l’écriture.

Présentatrice du 20h de la Télévision Nationale du Burkina (TNB) et du magazine “Canal ONU“ du système des Nations Unies, Mariam Vanessa Touré est l’une des journalistes les plus connues du Burkina Faso. Puisse t-elle encore une fois souffrir que l’on reconnaisse sa beauté. Elle qui, perchée sur ses 1m80 promène le sourire ravageur dessiné sur son visage rond au milieu des hommes politiques et des diplomates qu’elle interviewe. Que ce soit dans le cadre du magazine télévisuel qu’elle anime, mais aussi lors des grandes rencontres que le Burkina organise. Sa prestance, son éloquence, bref son professionnalisme, font que dans le cœur des burkinabè en général, elle occupe une grande place. Elle n’est pas de ces présentateurs qui butent sur leur texte, qui récitent au lieu d’entrer en communication avec leurs téléspectateurs. Vanessa vit l’information qu’elle donne. Pour cela elle se prépare longuement avant de prendre l’antenne.

Un technicien de la TNB dira d’elle : “Elle est la seule à pouvoir présenter son journal sans problème, même en cas de panne du prompteur“. Mariam Vanessa Touré confirmera : « Je prépare vraiment mes présentations. A 15h je suis déjà à la télévision pour préparer le journal de 20h ; je lis les lancements, je m’informe et j’écoute parfois les reportages ».

Au vu de la qualité de son travail, elle fait l’unanimité. Mais pour en arriver à cette position, il a fallu batailler très dur, entre des études et un début de speakerine à la télévision qui ne lui aura pas beaucoup servi.

Des études de lettres et de communication

C’est à Bobo Dioulasso qu’elle a débuté ses études primaires, alors que ses parents habitaient en Côte d’Ivoire. Mariam Vanessa Touré ne restera pas longtemps sans eux. Dès la 6ème, elle sera inscrite à Abidjan où elle poursuivra ses études jusqu’à l’obtention du Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC). C’est seulement à ce moment que Vanessa rentrera au Burkina, plus précisément à Bobo Dioulasso où elle s’inscrira en classe de 2nde. Elle y obtiendra son diplôme de baccalauréat et décidera de suivre des études de lettres à l’Université de Ouagadougou. Nous sommes en 1990. Trois années plus tard, alors qu’elle était en année de Licence au département de Lettres Modernes, Mariam Vanessa Touré répondra à une annonce de la T.N.B qui cherchait à recruter des speakerines. Elle passera le test sans aucune difficulté, déjà passionnée qu’elle était par le monde de la communication.

C’est donc avec entrain et la fraîcheur de ses jeunes années d’étudiante que Mariam Vanessa Touré fera son entrée à la Télévision Nationale du Burkina. Très vite, elle est devenue une vedette du petit écran. Cette grande « bosseuse » n’arrêtera pas ses études pour autant. Elle réussira à obtenir sa Maîtrise en Lettres modernes en 1995. Mais cela n’était pas suffisant pour elle. Elle a envie d’exceller, de donner le meilleur aux téléspectateurs et à ses admiratrices et admirateurs. Mariam Vanessa Touré s’inscrira au département de communication et journalisme de l’Université de Ouagadougou. A l’époque ce département était nommé Arts et Communication et elle en sera d’ailleurs l’une des premières pensionnaires. Là, elle portera son capital diplôme à deux maîtrises.

De speakerine, à présentatrice télé, en évitant les “peaux de banane sur sa route“

En 1999, c’est la suppression du poste de téléspeakerine à la télévision. Dans ce mouvement de modernisation de la T.N.B, de nouvelles recrues sont en vue. Vanessa veut aller à la rédaction, mais certains indécrottables ne veulent pas l’y voir. On préfère l’envoyer à la production, mais nenni, fera t-elle savoir. Sur ce chapitre de sa vie, elle évite de s’épancher. Elle préfère positiver ; toujours est–il qu’il lui était surtout reprocher son passé de téléspeakerine. Une téléspeakerine à la rédaction ! Beaucoup le vivait comme un scandale, oubliant que non seulement elle avait « bossé », et même qu’elle continuait de le faire. Finalement elle persistera et bien lui en a pris, car elle est aujourd’hui une pièce majeure du service de la rédaction de la Télévision Nationale.

Si elle a bataillé ferme pour avoir ses aises à la rédaction, c’est par contre à reculons qu’elle acceptera de présenter le magazine Canal ONU. Alors que c’était le pré-carré de son confrère et aîné à la TNB, Harouna Kindo, Mariam Vanessa Touré sera approchée par le Directeur du CINU, pour seconder Kindo dans la présentation. Il a fallu toute la capacité de persuasion de ce dernier pour la convaincre de sauter le pas. Mais à peine a-t-elle fait quelques essais que Harouna Kindo partira en mission aux Etats-Unis. Elle était donc obligée de le remplacer au pied-levé. Le succès fût retentissant. Sa présentation jusqu’aujourd’hui n’a pris la moindre ride. Après que Harouna Kindo se soit désengagé de la présentation de Canal ONU, Mariam Vanessa Touré prendra toute la place. Quand Vanessa parle de ses débuts avec ce magazine, elle ne peut s’empêcher de rendre hommage à Théophane Kinda, un de ses aînés à la télévision qui aura beaucoup guidé ses premiers pas.

Elle possède une entreprise mais n’est pas une opératrice économique

« Je ne suis pas une opératrice économique. Je suis communicatrice, c’est mon métier et c’est ce que j’ai étudié ». Vanessa a une boutique sur l’avenue Kwamé N’Nkrumah de Ouagadougou, avec l’enseigne “Mamiss séduction“. C’est un shop glamour d’accessoires pour femmes. Mais cette boutique a été pour elle juste une formalité plutôt qu’une nécessité absolue. En fille “dioula“ comme elle se définit elle-même, Vanessa a toujours baigné dans le commerce. Déjà au lycée quand elle faisait la navette entre la Côte d’Ivoire et le Burkina, elle ne manquait pas d’acheter des articles pour les vendre de part et d’autres. Elle continuera son petit commerce une fois arrivée sur le Campus, jusqu’à ce que sa clientèle soit si grande qu’elle ne pouvait plus la recevoir à domicile : d’où l’ouverture de cette boutique, qui date de 1999. Elle la considère comme une activité secondaire, qui ne saurait la définir. Communicatrice, c’est ainsi qu’elle se définit. Le langage fluide et facile d’approche, elle a un don de soi peu commun qu’elle doit sûrement à ses origines. Vanessa est en effet issue d’une grande famille.

Vanessa n’est pas que burkinabè. L’une des premières à venir au monde à la maternité “Pogbi“ de Ouagadougou, elle est le fruit d’un métissage multiculturel. Son papa est guinéo-burkinabè et sa maman ivoiro-burkinabè. « Je suis de nationalité burkinabè, mais je ne puis renier mes origines guinéennes et ivoiriennes », dira t-elle. Dans la famille Touré, Mariam Vanessa a partagé l’amour de ses parents avec plusieurs frères et sœurs ; « Nous sommes sept du coté de mon papa et quatre de celui de ma maman », explique t-elle. Elle-même n’a pas d’enfant pour le moment mais se dit comblée à ce niveau : « A travers mes frères et sœurs j’ai déjà sept enfants que j’adore », conclura-t-elle. Cette grande famille multiculturelle jointe aux nombreux voyages à travers tous les continents ont forgé en cette grande communicatrice un grand esprit de partage. « Je fais facilement confiance aux gens et il m’arrive de le regretter » ; ainsi nous dévoile t-elle l’un de ses pires défauts. Elle déteste par contre l’hypocrisie, « ceux qui ont des sourires jaunes » ; « ils te sourient en face et te poignardent par derrière ».C’est peut être parce qu’elle a vécu beaucoup d’hypocrisie durant ses 15 années de métier dans le journalisme, qu’aujourd’hui elle a envie de rendre le tablier.

Mariam Vanessa Touré veut quitter la télé…Pour devenir écrivaine

« J’en ai marre de la télévision » ; ces paroles de l’une des plus grosses idoles du petit écran, celle qui inspire beaucoup de demoiselles et de dames dans notre pays, traduisent sans doute une lassitude envers toutes les calomnies, les diffamations et comme elle le dira elle-même l’hypocrisie. En effet, que de rumeurs ont circulé sur elle. Quand ce n’est pas pour dire qu’elle sort avec tel ou tel homme politique, c’est pour insinuer qu’elle a des “promotions-canapés“ et que sais-je encore. Quand on lui en parle aujourd’hui, Vanessa en rit de bon cœur. « On peut m’attaquer sur tout, mais c’est par mon travail que je leur donnerai ma réponse ; ce qui est important pour moi, c’est que mon travail soit bien fait ». Une réponse éloquente ; car effectivement aucune attaque n’est dirigée sur la qualité de son travail. Comme elle se plait à le rappeler, beaucoup de gens s’imaginent qu’une femme ne peut se frayer son passage que par des moyens peu recommandables. Ils oublient de ce fait que les femmes étudient aussi pour assurer leur réussite. Et les études Vanessa, ne compte pas les arrêter de si tôt ; déjà titulaire d’une licence et de deux maîtrises, elle termine un programme de DESS en communication et envisage même le doctorat.

Ses premières amours se sont les Lettres. C’est donc bien naturellement que Mariam Vanessa Touré envisage de se lancer dans l’écriture de nouvelles et de romans. Toute chose que nous lui souhaitons de réussir, ne serait ce que dans l’espoir de la voir révéler tout ce qu’elle n’a pas voulu nous dire aujourd’hui.

Hermann Nazé
Lefaso.net

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