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Karifa Bayo, président de l’université Ouaga II : Un pur produit de l’université de Ouagadougou

mardi 15 novembre 2011

Marié et père de deux enfants, musulman et rosicrucien, Pr Karifa Bayo est depuis juillet 2007 le président de « l’université virtuelle » Ouaga II. Son âge ? Difficile d’y répondre avec exactitude. « Sur ma pièce d’identité, j’ai 50 ans, mais quand je demande à mon père, j’ai 51 ans », nous dit-il. Normal qu’il y ait ce flou d’autant plus qu’il fait partie de ces nombreux africains nés dans un village sans maternité. 50 ou 51 ans, c’est sans enjeu. L’important pour le Pr Karifa Bayo, c’est ce qu’il est et ce qu’il sait faire aujourd’hui.

Né en Côte d’Ivoire où il obtient le baccalauréat série C en 1981, Karifa Bayo rentre au Burkina Faso pour poursuivre ses études supérieures. En septembre de la même année, il s’inscrit à l’IMP (institut de mathématiques et de sciences physiques) de l’université de Ouagadougou. Il ne quittera plus le campus de Zogona. Sauf pour des stages relativement cours en Europe notamment en France et en Hollande. En 1989, il soutient un doctorat de 3e cycle en chimie dans la même unité de formation et de recherche en sciences physiques. Intégré comme assistant à l’université de Ouagadougou en 1991, Dr Karifa Bayo fera un second doctorat, cette fois-ci un doctorat d’Etat soutenu en décembre 2002.

Et le voilà qui continue de gravir les échelons, lentement mais sûrement. Aujourd’hui, Karifa Bayo est maître de conférences, donc il ne lui reste plus qu’un palier à gravir pour la titularisation. Etudiant mais aussi enseignant, Pr Karifa Bayo est un pur produit de l’université de Ouagadougou.

« Je voulais être médecin »

Pourtant, au secondaire, Bayo ne se voyait pas chimiste. « Je voulais être médecin », confie-t-il. Mais après le BAC, voulant aller vite pour des raisons familiales, la médecine prenant assez de temps, le jeune Karifa opte pour son second penchant : les sciences physiques, puis la chimie au moment de la spécialisation. « J’ai choisi la chimie par le hasard des faits mais aussi parce qu’on pouvait faire le 3e cycle sur place », reconnait-t-il.

Elu chef du département de chimie en 1997, en 2000 il est nommé directeur adjoint de l’IBAM dès sa création. En 2001, le directeur de l’IBAM est promu recteur de l’université polytechnique de Bobo. Donc, Bayo lui succède. Il y restera jusqu’en avril 2008, bien après sa nomination au poste de président de Ouaga II en juillet 2007. Mémoire vivante de cette institution, « je suis resté accompagner l’évolution de l’IBAM jusqu’à ce qu’on trouve mon remplaçant », soutient-il.
A l’IBAM, il n’y avait pas de département de chimie, tout comme à l’université de Ouaga II (droit et économie et gestion). Pourtant, cet enseignant-chercheur ne s’ennuie nullement. Il continue à assurer ses cours à l’université de Ouagadougou. Il s’était chargé de la mise en place de l’IBAM. C’est quasiment le même travail qui lui est demandé pour l’université Ouaga II. Lorsqu’il quittait le premier pour le second, celui-ci était véritablement sur les rails. A Ouaga II, même la recherche des locaux pour l’administration fut difficile. Les propriétaires ne voulant concéder leurs établissements immobiliers à des étudiants, symbole de la contestation. Il a fallu plus d’une année avant de réussi à les convaincre qu’il s’agissait d’un local pour loger l’administration de la présidence de l’université et non les étudiants.

La jeunesse, symbole de la contestation

Plus de 3000 étudiants en première année de droit tout comme en économie, le président de la deuxième université publique de Ouagadougou a, à sa charge, les plus grands effectifs. La jeunesse étant le symbole de la contestation, Bayo doit avoir une grosse pression sur les épaules. Pour lui, il faut accepter les « problèmes normaux ». Sa préoccupation, c’est de contribuer à former cette jeunesse pour qu’elle puisse s’assumer pleinement. « La jeunesse est le symbole de la contestation mais il faut canaliser cette force pour qu’elle aille dans le sens normal de l’évolution de la société », pense-t-il.

Sans être très actif, Pr Bayo reconnait appartenir à un groupe politique. « Avec, mon niveau quand même, à moins d’être hypocrite, je dois avoir un penchant pour un groupe donné. Mais, je n’ai pas décidé de faire de la politique mon métier », soutient-il.
« Là où je suis utile, je m’associe. J’appartiens à certaines structures de la société et j’influence d’autres », ajoute-t-il.

« Mon appartenance à la rose croix n’est pas un secret »
Karifa Bayo est un rosicrucien bon teint. De mars 2004 à mars 2009, il fut le premier responsable de la rose croix au Burkina et au Niger. La raison de son appartenance à ce mouvement : « le fondement de la rose croix, c’est la liberté de conscience, les droits de l’homme, la protection morale, physique et spirituelle de l’homme, l’inviolabilité de l’intégrité de l’homme et de tout son environnement », affirme-t-il. Dans ce cadre, Pr Bayo anime des conférences publiques car « la rose croix est un mouvement qui regroupe des hommes et des femmes qui ont pris conscience de leur imperfection et qui ont décidé de changer le monde en commençant par se changer ». Certains n’hésitent pas à qualifier ce mouvement spirituel de secte. Ce qui ne semble pas être le cas de ceux qui y sont. La preuve : Pr Bayo continue d’être musulman.

En termes de distinctions, Karifa Bayo est chevalier des palmes académiques, chevalier de l’ordre national et chevalier de l’ordre international des palmes académiques du CAMES (Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur).
Les amphithéâtres et autres infrastructures commencent à pousser sur le site de l’université de Ouaga II à une vingtaine de kilomètres environ à l’Est de Ouagadougou. « Je suis heureux que Ouaga II soit de moins en moins virtuelle parce qu’on parle de plus en plus de son site », se réjouit le président. Une satisfaction modérée d’autant plus qu’il est impossible d’y aménager avant un, deux ans voire plus. En attendant, Karifa Bayo et son équipe sont logés dans un immeuble situé sur l’avenue Charles De Gaulle, très loin du site de l’institution qu’il dirige.

Moussa Diallo

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