Lefaso.net : Pourquoi titré cet album « Gal yam » ?
Wendy : Ce titre est juste un résumé de toutes les chansons. Derrière chaque chanson, il y a une idée, une émotion qui se cache et chaque chanson a son titre mais la thématique générale qui se dégage donne ce titre qui signifie mûrir en esprit, acquérir de la sagesse.
Lefaso.net : L’album débute par une chanson introductive qui est un appel à l’aide. De quoi as-tu peur ?
Wendy : Je ne parlerai pas de peur. C’est un appel que je lance aux uns et aux autres parce que si tout seul on peut bien faire, ensemble, on peut mieux faire. Aussi dans le show biz comme dans tous les domaines, il est bien d’être indépendant, mais cela ne veut pas dire qu’on se suffit à soi même ; pour un artiste particulièrement il lui faut être bien entouré.
Lefaso.net : Si je te dis que cet album est dans la même veine que celui de Yoni et de Floby, tous deux des artistes qui ont bien marché, qu’est ce que tu réponds ?
Wendy : D’abord je voudrais savoir exactement en quoi c’est ressemblant ? Parce que moi je ne sais pas que c’est ressemblant.
Lefaso.net : Je note donc que ce n’est pas sciemment fait mais la ressemblance est surtout au niveau de la profondeur des textes Wendy : C’est normal parce que l’on chante dans la même langue, le mooré. Par ailleurs, Yoni et Floby ont su donner l’émotion qu’il faut à leurs chansons ; et c’est ce que j’essaie de faire. J’ai eu l’occasion de travailler avec eux et je vois qu’ils travaillent beaucoup les textes. Tout ce qu’on fait dans la vie, il faut le faire bien et moi je suis tombée sur un producteur maniaque de la perfection, le commandant Papus.
Lefaso.net : L’album est chanté en langue mooré essentiellement même si c’est vrai qu’il y a un peu de français et de Dioula. Pourquoi donc ce choix ?
Wendy : Je ne sais pas si l’on doit parler de choix. Tout est fait au feeling, tout est fait selon l’inspiration. Ce n’est pas quelque chose de calculé. En travaillant avec le commandant Papus on a cherché à valoriser la culture qui est la notre. Et cela me ressemble aussi en bonne mooga que je suis. Je veux retrouver les rythmes traditionnels qui sont les miens. Dans cette société faite de modernité, l’on peut prendre ce qui est bien chez les autres mais il est essentiel que l’on parte de nos racines. Sinon je peux aussi chanter en français mais l’inspiration du moment m’a fait chanter beaucoup en mooré. Tant mieux même si l’on ne sait pas ce qu’il en sera demain.
Lefaso.net : Cet album connaît la collaboration de Yoni, le « kundé d’or » 2008, mais aussi de Malcolm du groupe Faso Kombat ; qu’est ce que ces artistes qui t’ont devancée sur l’avant scène t’ont apporté ?
Wendy : Certainement ils m’ont apporté. J’ai apprécié leur disponibilité. Ils ont fait preuve de générosité, parce que chacun a son propre album à réaliser c’est sur qu’ils m’ont apporté encore plus dans mon expérience. Et même s’ils ne m’avaient pas devancé sur la scène musicale, quand on travaille avec quelqu’un il y a toujours quelque chose à en tirer. Culturellement, sur le plan de l’expérience et humainement ils m’ont apporté énormément. Aujourd’hui j’ai des fans mais des gens comme Yoni m’auront sans doute apporté plus de public.
Lefaso.net : Ton album compte jusqu’à 18 titres, chose rare en ce moment ; pourquoi donc ?
Wendy : Au début, l’on a commencé a travailler selon la méthode du commandant Papus. Qui cuisine bien les chansons avec un guitariste. On ne s’était pas entendu sur un nombre précis de chansons ; et au fil du temps on a filtré ; nous allions de studio en studio, selon la coloration que l’on voulait apporter à chaque titre. C’est ainsi, une chanson dans tel studio une autre dans tel autre studio que l’album s’est construit. Voici comment nous en sommes arrivés à 18 titres.
Lefaso.net : Ton album traduit un grand engagement social ; tu abordes les problèmes dans le couple, les relations humaines sur toutes ses facettes. Est-ce le fruit de tes expériences personnelles ?
Wendy : Bien sur ; généralement ce que je fais, je le fais avec mon cœur et avec mon âme. L’artiste que je suis, son inspiration, son expérience, son présent. Ce ne sont pas des choses calculées, des choses préparées, mais ce que j’ai senti. C’est encore peut être pour cela que j’ai beaucoup chanté en mooré. Je me suis donc inspirée de mes expériences personnelles directes ou indirectes, de mes petits voyages physiques et spirituels.
Lefaso.net : Cela fait longtemps que tu es dans la musique. Déjà avec le groupe “Attentat“ tu as signé la bande originale de la série jeunes “A nous la vie“. Qu’est-ce-que cet album représente pour toi ?
Wendy : Cet album est la somme des diverses expériences que j’ai pu vivre, des expériences que ce soit professionnel ou personnelles, de l’éducation que j’ai reçue de mes parents, de l’apport de mon producteur, directeur artistique et manager et surtout cet album marque un grand départ pour moi. C’est-à-dire le début d’une autre expérience qui suscite du sérieux dans mon travail et de la sagesse. Qui demande que je continue à me cultiver, à avoir encore une grande ouverture d’esprit pour continuer à me positionner sur le plan national et pourquoi pas dans le monde ?
Lefaso.net : Quels sont justement tes projets ?
Wendy : je ne sais pas si je peux parler de projet pour le moment mais mon plus grand projet “c’est de chercher à grandir“, d’où l’intro de mon album “songré“ je demande à tous de m’aider à grandir parce que je ne peux pas le faire toute seule. Je me suis confiée au Commandant Papus par exemple, qui est mon producteur et directeur artistique, pour qu’il m’aide à me réaliser.
Lefaso.net : Il y a-t-il une différence entre l’artiste Wendy et la jeune femme Wendy ?
Wendy : Peut être y a-t-il de la différence entre l’artiste et la jeune femme, mais tout cela est dans la même personne ; devant la situation dans laquelle je suis c’est où l’artiste où la jeune femme qui parle. A la maison avec mes parents ou ma sœur, c’est la jeune femme ; actuellement c’est plutôt l’artiste qui prend part à cette interview.
Lefaso.net : Quelles sont les valeurs dans la vie de Wendy, l’artiste et la jeune femme ?
Wendy : Je pense qu’on n’est jamais sans tâche mais l’on essaie de cultiver au mieux ses qualités pour espérer les voire dominer les défauts qu’on a tous. Moi j’aime bien me sentir dans la solidarité, la positivité, la compréhension mutuelle, la modestie. Tout ce qui peut faire de nous des Hommes bien dans la société. Je tends vers cela même si il y a des moments où je me trompe.
Lefaso.net : Quels sont les modèles qui inspirent l’artiste ?
Wendy : Musicalement j’ai écouté beaucoup de gens que j’ai aimés. Il y a des morceaux aujourd’hui que je peux chantonner même parfois sans connaître les paroles. Mais des gens sur qui je suis restée figée il y a Tracy Chapman et Whitney Houston. J’aime la musique en général, mais particulièrement tout ce qui est nègre, tout ce qui est pur et naturel ; il fut un temps ou j’étais dans le hip hop, je chantais déjà africain, ce qui n’était pas évident pour ce genre qui était à l’époque purement américain.
Lefaso.net : Qu’est ce que tu aimerais que l’on te souhaite, concernant ta carrière naissante ?
Wendy : Que du bien, de la prospérité, le succès, la longévité de ma personne et de ma musique.
Propos recueillis par Hermann Nazé
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