Né 28 mars 1965, Pascal Vokouma évolue aujourd’hui dans le cercle restreint d’hommes d’affaires burkinabè. Il n’aura pas connu une ascension fulgurante mais y est au sommet à force de persévérance et de sacrifices. Après l’obtention du Baccalauréat, série C en 1985 en Côte d’Ivoire, puis un DUT en électronique à l’INSET de Yamoussoukro, Pascal Vokouma fait une maîtrise en électrotechnique, automatisme et informatique à Abidjan. Aux âmes bien nées, la réussite n’attend point le nombre d’années, dit-on. Très tôt, la responsabilité court après le jeune étudiant. A seulement 23ans, pendant qu’il poursuivait toujours ses études à l’université, Pascal Vokouma est copté par une usine de production de beurre et tourteau de cacao (UNICAO) où il occupera le poste de responsable de l’instrumentation et de l’automatisme de 1988 à 1992. Puis vient l’occasion de rentrer au pays pour celui qui aura vécu jusque là en terre étrangère sans toutefois le ressentir.
L’expérience d’UNICAO lui vaut d’être appelé par UNISYS, un groupe international spécialisé en informatique dans les réseaux. Là commence une carrière au Burkina Faso. De 1992 à 1996, il est directeur technique de UNISYS au pays des hommes intègres. Pendant quatre années, il vit sa toute première expérience dans l’informatique, loin de sa famille. Les belles aventures s’enchainent alors. Les moins bonnes aussi. Vokouma fait partie de ceux qui ont participé à la mise en place de la première école d’informatique du pays en 1992 (ESI). « Que de très beaux souvenirs ! », dit-il. « Plusieurs directeurs d’informatique actuels étaient des élèves à l’époque », précise-t-il. Il fait aussi partie de ceux qui ont installé les réseaux de la BECEAO, de l’ASECNA et bien d’autres grandes sociétés…
Après ces quatre années à UNISYS, Vokouma monte sa première affaire, la création de INTELCOM Burkina en 1996, spécialisé dans les télécommunications et dans l’informatique.
La société a d’abord réussi son entrée dans la sphère des entreprises de la place, recevant à Madrid le prix Platinum Star de la meilleure société privée émergente décerné par « World quality commitment » en 1999. Malheureusement cette expérience se solde par un échec. Vokouma et ses partenaires ne pourront pas contourner les pièges de la gestion. En 2001, INTELCOM Burkina est liquidé pour non maîtrise « du process de gestion et de management au niveau de la trésorerie ». Un échec qui ne décourage pourtant pas le jeune entrepreneur. Tout de suite, il crée Afripa telecom Burkina qui ne connaîtra pas plus de succès. Il apprend beaucoup de ce second échec et commence à comprendre qu’il faut s’armer d’outils indispensables à la réussite. Il va alors chercher ces outils pour éviter à l’avenir de tomber dans les mêmes erreurs.
Le DG retourne à l’école pour mieux apprendre. Il obtient en 2006 un DESS en affaires internationales. Pascal Vokouma fait partie de ces hommes qui ne reculent pas dès la première difficulté. En 2003, il remonte à la charge ; avec un autre collaborateur, ils décident de se lancer de nouveau. Alors naît Sat Telecom qui intègre le groupe Connecteo en 2008. Cette tentative est enfin la bonne car, il a beaucoup appris de ses erreurs de jeunesse. Connecteo attire la convoitise de grands groupes internationaux. « La société a été rachetée en 2008 par Monaco Telecom qui lui-même appartient au 2e opérateur Anglais qui est Cable and Wireless. Donc depuis deux ans, nous appartenons à ce consortium », confie Pascal Vokouma, visiblement satisfait. A force de persévérer, on finit par réussir et M. Vokouma le savait très bien. « C’est bon les échecs », se plait-il à dire, car il nous aide à comprendre beaucoup de choses, ajoute-t-il.
Désormais, il appartient au monde des hommes d’affaires ; d’autant plus qu’il est actionnaire et administrateur dans plusieurs sociétés et domaines. Son vœu le plus ardent : faire avancer Connecteo dans son extension et le positionner comme un opérateur de référence au Burkina Faso.
Mais sa vie ne se résume pas à Connecteo. Plusieurs projets notamment dans le domaine industriel sont inscrits dans son agenda car il commence à être très préoccupé par la création d’emplois. C’est la raison pour laquelle, il n’hésite pas à embaucher des jeunes sortis fraichement de l’université afin qu’ils fassent leur preuve dans le monde professionnel. De deux au départ, ils sont 35 à travailler à Connecteo aujourd’hui. Jusque là, les résultats sont au rendez-vous.
De tempérament très militant, Monsieur Vokouma est membre de la grande famille Rotary depuis 1986 et de la jeune chambre depuis son arrivée au Faso. Ce qui lui vaut le titre de Sénateur à vie de la jeune chambre internationale. Pour l’instant, la politique n’a pas de place dans ses projets. Il préfère consacrer son temps libre, d’ailleurs très rare, au golf.
Avant dernier d’une grande famille de 7 enfants, le patron de Connecteo a su se frayer un chemin dans le dur mais passionnant monde d’affaires. A 45 ans, ce père de quatre enfants s’épanouit bien. C’est du moins l’impression qu’il donne dans ce bureau orné de trophées, de certificats de mérite, de reconnaissance et de formation ainsi que bien d’autres distinctions dont il a bénéficié.
Moussa Diallo
Lefaso.net