Lefaso.net : Pouvez-vous nous rappeler brièvement les difficultés que vous rencontriez pour vous approvisionner en eau avant la marche que vous avez organisée le 11 fevrier dernier ?
Mme Tapsoba / Da Pascaline : Il faut dire qu’à cette période, pour avoir de l’eau, c’était un vrai calvaire. Il n’y avait pratiquement pas d’eau dans les bornes fontaines toute la journée. Il fallait attendre entre 1h et 4h du matin ; et le monde qui attendait ne permettait pas d’avoir une quantité suffisante puisque la pression baissait au fur et à mesure. Et cela a duré trois mois.
Lefaso.net : Quelles explications aviez-vous eue sur le manque d’eau dans votre quartier ?
Mme Tapsoba : En son temps, le directeur de l’agence ONEA Gaoua nous avait fait comprendre que la situation était due à des travaux d’amélioration de la distribution d’eau, et du matériel était attendu pour effectuer ces travaux. Mais sur place, il avait promis la disponibilité de l’eau dans nos bornes fontaines en coupant certains quartiers pendant quelques heures en attendant la fin des travaux. Après avoir quitté la mairie, nous avons eu l’eau en abondance toute la journée et une semaine après, les mêmes difficultés ont repris surtout les samedis et dimanches.
Lefaso.net : Mais quelle est la situation actuelle ?
Mme Tapsoba : Actuellement, la situation s’est améliorée. Nous avons l’eau de 4h à 7h. Vers 10h, ça revient avec une bonne pression actuellement.
Lefaso.net : Qu’est-ce que vous demandez pour mieux améliorer l’accessibilité à l’eau dans votre quartier ?
Mme Tapsoba : C’est vrai que la situation s’est améliorée, mais les femmes de la zone non lotie proche de l’école primaire publique de Djindjinlin font plus de deux kilomètres pour avoir l’eau, et c’est pourquoi nous avons demandé au maire des forages. Il a pour le moment prévu un dans la zone non lotie dont je parle, et un autre au secteur 5. Le maire m’a rassurée au téléphone le 7 mai dernier que le forage de la zone non lotie est en bonne voie de réalisation et nous espérons que ça sera une réalité très bientôt.
Le faso.net : Avez-vous un plaidoyer pour minimiser ces pénuries d’eau dans les quartiers ?
Mme Tapsoba : Pour ce qui concerne notre quartier, nous remercions Monsieur le maire et l’ONEA de Gaoua pour avoir entendu notre cri de cœur, mais de façon générale, beaucoup de femmes en ville et dans les villages souffrent énormément pour avoir de l’eau potable. Il faut un changement sinon, nous les femmes nous n’allons pas nous aligner sous le soleil pour voter des candidats aux élections prochaines pendant que nous manquons d’eau pour nos travaux domestiques alors que l’eau est une source de vie.
Boubacar Tarnagda